Grosso-modo, il y a 4 sortes d'orages.
Je rappelle les conditions de formation, valables pour tous:
Cette situation se présente quand 3 conditions sont réunies
- un sol très chaud : l'air, chauffé par sa base, monte et descend comme l'eau qui bout dans une casserole
- un air très humide (il vient de la mer): quand l'air monte, il se refroidit et l'eau se condense en gouttes
- et des conditions favorables en altitude
Les orages "normaux", dits "orages de masse d'air" qui ont un cycle court: ils croissent, "éclatent" et meurent en une heure. Ils sont répartis dans toute la zone, sont brefs et pas trop violents. Les "giboulées de mars" sont de cette sorte. En général, ils se développent pendant la journée et les nuages "fondent" le soir.
Impossible de prévoir où exactement ils se formeront.
Voici un exemple typique: il est localisé, en forme de chou-fleur qui, une fois arrivé à maturité, s'étale en enclume sous la couche chaude de la stratosphère (vers 12 km)
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Les orages orographiques, dûs au relief. En Belgique, le relief n'est pas suffisant pour les former: il aidera juste au démarrage. En montagne, ils restent accrochés sur la montagne, du côté au vent, se dissolvent de l'autre côté (c'est l'effet de foehn), et peuvent durer des heures.

Les orages frontaux : c'est une ligne de grains, qui en général ne fait que passer, donc cela ne dure pas longtemps, mais à l'inverse des orages de masse d'air qui sont répartis dans toute la zone, ils forment une ligne compacte. Ils marquent l'arrivée d'une masse d'air nettement plus froide, et c'est ce qui nous attend aujourd'hui. L'air froid, en avançant, repousse l'air chaud en altitude: il se condense et forme une ligne de gros nuages.
Une fois le "front froid" passé, il y a une belle éclaircie (la zone sombre sur la photo) suivie d'une invasion de nuages bourgeonnants (cumulus), pouvant donner des averses très localisées et parfois des petits orages "de masse d'air".

Last but lost least, les orages "supercellules" dont nous avons vécu un splendide et terible épisode dans la nuit de vendredi à samedi pour les français, et samedi matin pour les belges. Ce phénomène n'a pas un "cycle": il peut durer des heures, se déplacer rapidement, générant en permanence averses violentes, coups de vents, grêle, le tout en quantités considérables, jusqu'à une possibilité de tornade. Elles se forment dans l'air très chaud et humide (il venait des Açores) surmonté par une couche d'air froide en altitude. Ils est anormal que l'air froid lourd surplombe l'air chaud près du sol. L'aire froid cherchera donc à descendre, et l'ai chaud à monter. Dès qu'un échange se produit, les deux masses d'air s'y précipitent: il se forme comme une cheminée d'air montant, à côté d'un tube descendant. Ce phénomène a besoin de se déplacer pour être alimenté en air chaud et humide, qui le "nourrit".
Image de la supercellule d'hier, avec les impacts de foudre à un moment donné. Donc cette image ne montre que les éclairs. On voit qu'ils sont plus fréquents (rouge) à l'arrière, par rapport au sens de déplacement (vers la Belgique): c'est parce que le courant ascendant est à l'avant, et le descendant à l'arrière.
Et ici, une photo prise aux Etats Unis, où elles sont fréquentes à cause de l'air chaud qui vient du golfe du Mexique surplombé par de l'air froid venant du Nord. Il n'y a pas que les hamburgers et les doses de coca qui sont "géants", aux USA !

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J'ai choisi cette photo parce qu'on y voit bien le "mur" qui caractérise une supercellule, vue du dessous.
Hier on pouvait bien le voir à l'approche de la cellule.
Rien qu'en Belgique, un orage sur 10 a une structure de "supercellule", mais en général modeste, et on a une dizaine de tornades par an, incomparables en taille et en durée avec celles des Etats Unis.